Mon monde de mots...

Mon monde de mots...

Dimanche 2 mars 2014; 2

Un homme sur le quai fait de grands gestes. Je suis dans le train et je regarde les nombreux adieux sur le quai. On perçoit souvent un arrière goût de nostalgie dans les yeux de ceux qui restent en dehors du train. Ce n'est pas le cas de cet homme qui fait des gestes. Non, cet énergumen au look bariolé a un sourire jusqu'aux oreilles, qui laisse voir de grandes dents blanches. Il court sur le quai. On dirait qu'il parle avec des signes à la personne qui est dans le train.

Puis, lorsqu'il arrive à la hauteur de l'escalator, il s'arrête dans sa course. Ses longs cheveux gris retombent net. Le train est parti.

"La gare d'Austerlitz, j'y vais souvent, le mardi ou le vendredi, quand je finis les cours plus tôt. J'y vais pour regarder les trains qui partent, à cause de l'émotion, c'est un truc que j'aime bien, voir l'émotion des gens "

"Dans les gares, c'est autre chose, l'émotion se devine dans les regards, les gestes, les mouvements, il y a les amoureux qui se quittent, les mamies qui repartent, les dames avec de grands manteaux qui abandonnent des hommes au col relevé, ou l'inverse, j'observe les gens qui s'en vont, on ne sait ni où, ni pourquoi, ni pour combien de temps, ils se disent au revoir à travers la vitre, d'un petit signe, ou s'évertuent à crier alors qu'on ne les entend pas".

Delphine De Vigan, No et moi.





02/03/2014
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